Récit informel et personnel d'une expérience d'expatriation et d'échange universitaire, à usage familial et amical.
samedi 21 janvier 2012
Let it snow...
Jour 1
Vue de ma fenêtre
Jour 2
L'arbre devant ma fenêtre
Jour 2
Les maisons d'en face
Jour 4
Le bas de ma rue
Jour 4
Le milieu de ma rue
Jour 4
Devant chez moi
Jour 4
Banc sur lequel j'attends d'habitude le métro
Jour 4
Ma station de métro
Système éducatif américain #3: passer les examens.
Finalement, après une semaine de révisions plus ou moins intenses (c’était aussi le moment de faire les cadeaux de Noël, mes valises pour le Mexique, et le reste… alors bien sûr, les révisions n’ont pas été très intenses), je retourne à BC pour enfin passer mes examens.
Ce fut l’occasion d’un grand moment de dépaysement.
Ce fut l’occasion d’un grand moment de dépaysement.
Ce à quoi je suis habituée en France :
- avoir deux, parfois trois épreuves le même jour
- avoir des épreuves dans des salles spécifiques, parfois même à la Maison des Examens à Arcueil ou à Villepinte (joie)
- être convoquée une demi-heure avant le début des épreuves
- ne pas être autorisée à sortir la première heure, ni la dernière demi-heure
- être surveillée non par les profs mais par de vrais surveillants d’examens
- présenter carde nationale d’identité et carte d’étudiant pour contrôler mon identité
- avoir un numéro de candidat pour préserver mon anonymat
- par conséquent, lécher le coin pré-collé de ma copie pour cacher mon nom
- signer la feuille d’émargement en rendant ma copie, au stylo et à l’encre noire
Je suis arrivée une demi-heure en avance, et j’ai attendu comme une idiote parce que la salle était fermée, jusqu’à l’arrivée du professeur 3 minutes avant le début de l’épreuve. J’ai été surprise de voir mon professeur habituel, plus surprise encore de constater que c’était lui qui nous surveillait. On a commencé l’épreuve en avance, certains élèves sont arrivés en retard, d’autres sont sortis très vite, et tout ça n’a eu l’air de choquer personne. Ma copie n’était pas anonyme et les sujets n’étaient pas sous pli fermé. Personne n’a demandé à voir ma carte d’identité ou ma carte d’étudiant. La majorité des élèves écrivaient au crayon à papier. Aucune feuille d’émargement.
Et j’ai oublié, le plus marrant : à BC les élèves ne sont pas autorisés à avoir plus d’une épreuve par jour, si c’est le cas dans leur planning d'examens ils peuvent demander à l’administration de leur organiser un examen de remplacement personnalisé... le rêve total. Je devrais en parler à Sciences Po, ça leur plairait sûrement.
lundi 16 janvier 2012
Système éducatif américain #2 : période d’examens et révisions.
Passer des examens aux Etats-Unis, ce fut l’occasion pour moi de réfléchir davantage sur les différences entre le système éducatif français que j’ai connu, et celui que je découvre aux US.
Pendant les semaines d’examens règne une ambiance de terreur sur le campus. La bibliothèque est ouverte 24h/24, l’université distribue du café chaud et des cookies gratuits (je ne sais quel rapport il y a entre engraisser les étudiants et les aider à mieux réviser) aux quatre coins du campus, les dortoirs se transforment en « lieux silencieux » (pas de soirées, pas de repas entre amis, pas de musique, etc) de 20h à 8h, comme le rappellent les nombreux panneaux dans les couloirs. Avec toutes ces précautions, on pourrait croire que les étudiants se préparent à passer des examens de la difficulté du concours d’entrée à l’ENA. Mais non.
1) D’abord, il faut rappeler que les étudiants ici ne sont pas autorisés à suivre plus de 5 cours par semestre. 5 cours, c’est l’équivalent de 15 heures de cours par semaine… de quoi dégager assez de temps libre pour commencer ses révisions ou au moins ses fiches de révisions en avance. D’autant que, sur les 5 cours, au moins 2 sont dispensés d’examen final, parce que le professeur a choisi un format différent : un take-home exam, c’est-à-dire souvent un mémoire de recherche ou une dissertation à faire à la maison, mais jamais plus de 8 pages, double-espacement bien sûr.
2) Les cours ne sont pas en soi d’une difficulté exceptionnelle, c’est donc la même chose pour les examens. Il y a peu de pages à apprendre, et quand il y a des définitions ou des concepts à retenir, le professeur prend soin d’envoyer bien à l’avance la sélection de définitions et de concepts que son sujet d’examen comprend. Je ne plaisante pas, c’était le cas de mon cours d’histoire américaine.
3) Quand les examens comportent une section dissertation, les professeurs envoient les questions à l’avance, de sorte que les étudiants ont le temps de préparer leur plan, réfléchir à des arguments et des exemples… faire le sujet à la maison et l’apprendre par cœur quoi. Ce fut le cas de mon cours d’histoire américaine : le professeur nous a donné trois questions à travailler à l’avance, il en a choisi une pour l’examen. Trop facile. Plutôt devrais-je dire : aberrant.
Le pire dans l’histoire : le niveau de stress et de tension des étudiants. Si vous avez le malheur de chuchoter à la bibliothèque, ou de laisser sonner votre téléphone, on vous lance un regard meurtrier. A croire que c’est vraiment dur pour eux. Je cherche encore la difficulté.
Système éducatif américain #1
Je crois que je n’ai jamais vraiment eu l’occasion d’évoquer le système éducatif américain. Il est temps donc de dresser le bilan de ce premier semestre écoulé. Finalement ça a été, jusqu’à présent, l’une des plus grandes désillusions de mon séjour aux Etats-Unis. On entend toujours parler des universités américaines comme des meilleures et les plus performantes au monde. C’était en partie une des raisons pour lesquelles j’avais choisi de venir étudier ici et pas de partir un an en « vacances » universitaires au Pérou ou en Thaïlande (outre le fait que, vous me connaissez, jamais je ne serais partie un an en Thaïlande). Cette année à l’étranger, outre l’expérience d’expatriation, c’était l’occasion pour moi de profiter de l’excellence académique d’une université américaine, et notamment dans des domaines que j’aurais peu l’occasion d’explorer au cours de mes études supérieures.
Au premier semestre, j’ai donc suivi :
- un cours d’espagnol intensif
- un cours de grec moderne, débutant
- un cours d’histoire de l’art, Art moderne 1880-1940
- un cours d’histoire américaine, jusqu’à la Guerre civile
- un cours de philosophie, sur l’imagination
Mes impressions :
Au premier semestre, j’ai donc suivi :
- un cours d’espagnol intensif
- un cours de grec moderne, débutant
- un cours d’histoire de l’art, Art moderne 1880-1940
- un cours d’histoire américaine, jusqu’à la Guerre civile
- un cours de philosophie, sur l’imagination
Mes impressions :
1) L’enseignement des langues est excellent. Les cours comptent trois sessions d’une heure par semaine, et pour chaque session la charge de travail est conséquente : listes de vocabulaire, chapitres de grammaire, exercices d’application, textes à lire, questions d’analyse de texte, vidéos ou chansons à écouter… Résultat : on apprend vite. A vrai dire j’ai le sentiment d’avoir plus progressé en espagnol en 4 mois à BC qu’en 4 semestres à Sciences Po.
2) Les autres cours se sont révélés assez décevants, à part celui d’histoire de l’art qui était vraiment excellent. Mais je ne le compte pas dans le lot dans la mesure où le professeur était très européanisé et le format du cours assez inhabituel pour les Etats-Unis. Ce que j’ai le plus déploré, c’est le manque d’analyse, de fonds et de profondeur des cours. Mon cours d’histoire américaine était assez intéressant mais très factuel. Niveau d’analyse = 0. Historiographie = 0. Débat = 0. Le plus choquant à mon sens, c’est le manque, ou plutôt devrais-je dire l’absence, d’analyse, d’esprit critique et de réflexion des étudiants.
Mes conclusions : qui sont évidemment biaisées, dans la mesure où je n’ai testé qu’une université américaine, au niveau undergraduate (équivalent licence), et que j’arrive de Sciences Po, qui n’est pas typiquement une université française.
Universités américaines :
2) Les autres cours se sont révélés assez décevants, à part celui d’histoire de l’art qui était vraiment excellent. Mais je ne le compte pas dans le lot dans la mesure où le professeur était très européanisé et le format du cours assez inhabituel pour les Etats-Unis. Ce que j’ai le plus déploré, c’est le manque d’analyse, de fonds et de profondeur des cours. Mon cours d’histoire américaine était assez intéressant mais très factuel. Niveau d’analyse = 0. Historiographie = 0. Débat = 0. Le plus choquant à mon sens, c’est le manque, ou plutôt devrais-je dire l’absence, d’analyse, d’esprit critique et de réflexion des étudiants.
Mes conclusions : qui sont évidemment biaisées, dans la mesure où je n’ai testé qu’une université américaine, au niveau undergraduate (équivalent licence), et que j’arrive de Sciences Po, qui n’est pas typiquement une université française.
Universités américaines :
Infrastructures : +++ ; Niveau des enseignements dispensés : ---
Universités françaises :
Infrastructures : --- ; Niveau des enseignements dispensés : +++Universités françaises :
Photo: Bookstore @ Harvard University.
La librairie de Harvard.
Manger de la viande aux Etats-Unis… ou pourquoi il y a autant de végétariens dans ce pays.
J’ai déjà évoqué le manque de choix de viandes aux Etats-Unis, mais il y a un autre problème : le goût. La première fois que je mange de la viande, je me dis que la qualité était mauvaise, mais c’est la même chose pour toutes les fois suivantes. C’est infecte, la viande a un goût d’animal mort (d’accord c’est ce que c’est, mais d’habitude j’arrive à faire abstraction) et d’OGM (ou du moins ce que j’imagine être le goût OGM). J’en parle avec mes amies françaises à BC et on est toutes unanimes : la viande ici est immonde.
J’ai parlé du goût mais pas de la couleur, rose pâle, du jambon ou du bœuf, qui ne présage rien de bon. Après plusieurs semaines de torture gustative, j’explique à ma coloc végétarienne que la viande ici est très mauvaise, et que je pense moi aussi à passer au régime végétarien, au moins pour l’année. Donc pendant une semaine je me nourris uniquement de protéines végétales : beurre de cacahuète, haricots rouges/blancs/noirs, céréales…
Finalement, c’est Martine et ses 25 années de vie aux Etats-Unis qui m’explique. Elle m’emmène à Whole Foods, supermarché bio et écolo, où je remarque que la viande a une couleur normale. Elle m’explique qu’il faut choisir les paquets où il est précisé sur l’emballage « Grass Fed » (« nourri à l’herbe »). En même temps, ça me paraît hallucinant : avec quoi ils nourrissent les animaux dans ce pays ?
Et effectivement la viande achetée ici est meilleure. Depuis je remarque, au supermarché, les étiquettes « Grass Fed » et surtout « No antibiotics – No hormones – No steroids » (voilà la réponse : c’est avec ça qu’ils nourrissent les animaux ici…). Je vous laisse imaginer ce que contient la viande du paquet sans étiquette.
La conclusion : Je regrette le cochon d’Aveyron, l’agneau de chez Denis, Thierry l’Ardéchois, et toutes les viandes que j’ai l’habitude de manger en France. Le pire dans l’histoire ? En temps normal, je n’aime MÊME PAS la viande.
J’ai parlé du goût mais pas de la couleur, rose pâle, du jambon ou du bœuf, qui ne présage rien de bon. Après plusieurs semaines de torture gustative, j’explique à ma coloc végétarienne que la viande ici est très mauvaise, et que je pense moi aussi à passer au régime végétarien, au moins pour l’année. Donc pendant une semaine je me nourris uniquement de protéines végétales : beurre de cacahuète, haricots rouges/blancs/noirs, céréales…
Finalement, c’est Martine et ses 25 années de vie aux Etats-Unis qui m’explique. Elle m’emmène à Whole Foods, supermarché bio et écolo, où je remarque que la viande a une couleur normale. Elle m’explique qu’il faut choisir les paquets où il est précisé sur l’emballage « Grass Fed » (« nourri à l’herbe »). En même temps, ça me paraît hallucinant : avec quoi ils nourrissent les animaux dans ce pays ?
Et effectivement la viande achetée ici est meilleure. Depuis je remarque, au supermarché, les étiquettes « Grass Fed » et surtout « No antibiotics – No hormones – No steroids » (voilà la réponse : c’est avec ça qu’ils nourrissent les animaux ici…). Je vous laisse imaginer ce que contient la viande du paquet sans étiquette.
La conclusion : Je regrette le cochon d’Aveyron, l’agneau de chez Denis, Thierry l’Ardéchois, et toutes les viandes que j’ai l’habitude de manger en France. Le pire dans l’histoire ? En temps normal, je n’aime MÊME PAS la viande.
Photo: Mr Bartley's et ses hamburgers grass fed @ Harvard Square, Cambridge, MA.
Bonne année !
Pardon pour les semaines d'absence. Le semestre s'est achevé très vite, entre la fin des cours, le début des examens et le départ pour le Mexique.
Mais je vais bien, et maintenant je suis de retour à Boston, prête à relater à nouveau mes aventures américaines.
Bonne lecture et bonne année à tous,
Sandrine
Photo: Reservoir, Brookline, MA.
Petit lac artificiel près de chez moi où je vais parfois marcher.
Petit lac artificiel près de chez moi où je vais parfois marcher.
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